I aint superman. I'm just a man.

J’habite à New York depuis l’âge de 5 ans je n’ai donc que très peu de souvenir de ce qu’avait pu être notre vie lorsque nous résidions à Dublin. Tout ce que j’en sais se résume à ce que mes parents ont bien voulu me confier au sujet de cette période plutôt trouble de notre histoire familiale. Évidemment le fait que je n’étais qu’un petit garçon ne faisait pas de moi quelqu’un de dupe je me doutais bien qu’un truc s’était produit, que l’on n’avait pas emménagé à New York sans raison, mais que s’était-il produit ? C’était l’étendue de la question qui me hantait.

Avec les années, faisant preuve d’acharnement et d’insistance, je finis par connaitre la vérité. Notre famille avait été relocalisée à New York, avec l’aide d’Interpol, après que mon père se soit mis à table et ait dénoncé les actions de certains gangsters notoires sévissant en Irlande. C’était encore flou, je ne savais pas ce qui avait pu lier mon père à ces crapules, mais je commençais à avoir une vue d’ensemble plus précise de la situation.

Les années passèrent, sept pour être plus précis, et cette distance qui semblait prendre place entre mes parents finit par s’avérer d’une ampleur considérable lorsque ma mère décida de demander le divorce. Le fait que mon père se soit acoquiner de nouveaux avec de fort mauvaises personnes semblaient y avoir jouer pour beaucoup. D’ailleurs suite à ce divorce je n’entendis plus jamais parler de mon père, pas le moindre signe de vie, comme s’il s’était évaporé dans la nature. À peine âgé de 12 ans je compris que j’étais devenu l’homme de la maison, une pression accablante pour un gamin de cet âge.

À peu près au même moment que la rupture, abrupte et définitive, entre mes parents je me sentis tiraillé comme si un changement voulait s’opérer en moi. De plus en plus je devenais enclin à de profondes et violentes crises de colères, je cherchais la bagarre, et le fait que j’aies commencé à boire de l’alcool en catimini n’y étais pas étranger. Évidemment lorsque ma mère finit par découvrir le pot aux roses elle n’hésita pas à me recadrer et c’est alors que je commençai à voir plus d’un thérapeute histoire de m’aider à vaincre ce démon qui n’avait de cesse que de me tourmenter.

Devenant par la suite plus discipliné je finis par donner un sens à ma vie, bien que l’alcool m’interpellât toujours autant, et le lycée terminé je finis par joindre l’académie de police de New York après y avoir été accepté.

21 ans, fraichement diplômé de l’académie, le temps était venu pour moi de déployer mes ailes afin de quitter le nid familial. Je me trouvai mon premier emploi en tant que flic alors que je patrouillais dans le secteur du Bronx. J’avais fait plus d’un concours afin de passer les examens en tant qu’inspecteurs mais à chaque fois cette porte que je croyais ouverte semblait vouloir se refermer. Peut-être étais-je destiné à patrouiller les rues sombres et obscures des bas quartiers ?

C’est le jour de mes 25 ans que la vie finit par me sourire alors que je venais d’être promu inspecteur et j’avais célébré l’événement avec Sabrina, celle qui faisait de ma vie un bonheur de tous les instants depuis maintenant quelques années, nous avions des rêves et comptions tout mettre en œuvre afin de les réaliser.

Puis un soir il y a de cela environ un an alors que je rentrai chez nous, à la suite d’une difficile journée de travail, mon monde bascula à tout jamais. Je savais pertinemment que ce dossier sur lequel je penchais se voulait brulant puisqu’il s’agissait d’une histoire de corruption impliquant des hauts gradés de la criminelle et certains élus, évidemment je ne m’attendais pas à ce que le tout prenne de telles proportions. Nous venions de nous mettre au lit, Sabrina et moi, lorsque soudain du bruit se fit entendre. Me levant je n’eus pas le temps de me saisir de mon arme que j’entendis des coups de feu … il était trop tard le temps que je réalise que la femme que j’aime venais de rendre l’âme je me pris une balle l’espace d’un instant je sombrai inconscient en m’écrasant lourdement contre le sol.

C’est donc au bout de quelques jours que je finis par revenir parmi les vivants et que j’appris ce qui s’était passé. Sortir du coma et apprendre que celle que tu aimes a été froidement assassinée ne peut que rendre n’importe qui furieux et pour ma part je me mis à carburer. Je m’en voulais d’avoir été suffisamment naïf pour croire que mes collègues étaient tous des chics types, et je compris que le mal qui rongeait notre société nous avait infiltré, mais plus que tout je m’en voulais de ne pas avoir su protéger celle que j’aimais. J’allais vivre avec mes remords jusqu’à la fin de mes jours mais je comptais faire en sorte qu’elle ne soit pas morte en vain, je comptais la venger … ou me faire buter en tentant de le faire.