(CHACE) “La vie est une aventure audacieuse, ou alors, elle n'est rien du tout.”

Le téléphone retomba mollement sur la table de chevet. Chace s’allongea dans son lit et se passa les mains sur le visage. Il avait promis de lâcher prise au niveau du travail, toutes ses heures passées loin de sa famille lui avaient coûté de passer à côté des plus beaux moments.

Malheureusement, au bureau aussi ils avaient besoin du boss. Chace se retrouvait piégé entre la promesse qu’il s’était fait de prendre du recul et de se consacrer aux siens et les appels à l’aide lancés par ses collègues et employés. Pour l’heure, l’homme était parvenu à répondre à leurs questions. L’obscurité avait avalé New-York depuis un bon moment maintenant. Chace ne tarderait plus à aller se coucher. Le lendemain, une nouvelle journée bien remplie débuterait. Être patron d’une boîte de communication à New-York, c’était de la folie pure.

Chace se déshabilla pour ne garder que son caleçon et se glissa sous ses draps. Ecrasant la tête dans l’oreiller, ses paupières se fermèrent et il tenta de rejoindre le monde des songes. C’était sans compter sur sa gorge sèche qui lui rappela qu’il n’avait plus rien bu depuis des heures. Tout en râlant contre lui-même, Chace regagna le salon à grandes enjambées pour se diriger vers la cuisine. Et là ...

Une silhouette s’introduisait chez lui, se glissant habilement par la fenêtre du salon et se redressant avec souplesse. Soudain, elle s’aperçut que Chace était dans la pièce et un hurlement de surprise lui échappa. Sans aucune honte, l’intruse lui lança une question complètement absurde. Elle lui demandait, à lui le propriétaire des lieux, qui il était. L’homme croisa les bras sur le torse et toisa l’étrange demoiselle qui venait de faire irruption dans son salon et qui, à première vue, fouinait dans son sac à la recherche d’une arme. « Je te retourne la question ». D’ordinaire, Chace aurait vouvoyé une inconnue mais là, il s’agissait tout de même d’une personne s’étant introduite illégalement chez lui. Cependant, grâce à cela, Chace réalisait qu’il y avait une grosse lacune à son système de sécurité. Ils vivaient à New-York, l’une des villes les plus dangereuses des Etats-Unis, qu’on puisse entrer si facilement chez lui n’était pas acceptable.

« Tu viens d’entrer chez moi et tu as exactement deux minutes pour me l’expliquer avant que je ne devienne moins sympathique ». Chace sentait bien qu’elle n’était pas dangereuse mais l’homme ne comptait pas laisser une voleuse s’en tirer à si bon compte. S’il était hors de question de la brutaliser, il comptait tout de même appeler la police et tirer ça au clair.