The sun is rising TERRY&GREGORY

The sun is rising

TERRY & GREGORY

Terry regardait par la fenêtre en face de lui. Ce bureau était bien différent du siens, lui il avait des dossiers partout, avec des notes, des stylos, c’était un parcours du combattant et trônait au milieu de son joyeux bordel sa magnifique machine à écrire. Son patron avait tenté de le convaincre d’écrire directement sur PC, mais il n’était pas à l’aise, le bruit métallique des touches invoquaient les dieux de l’inspiration le conduisant à des merveilles d’écriture. Ce matin il sortait d’une longue nuit blanche, grâce à un ami il avait réussis à s’infiltrer dans les anciennes archives d’un bureau d’assurance. Son nouvel article portait sur une compagnie mutuelle, refusant de prendre en charges des malades du VIH en soulevant une close juridique détestable. Il était bien décidé à ce que ces gens soient remboursés de leurs soins.

Bras croisés sur la poitrine, il avait passé sa nuit à décortiquer chaque mot, chaque ligne afin de débusquer des pistes. Le métier de journaliste était souvent lié à l’enquête, il était certain que d’ici la fin de la semaine il aurait un article potable à sortir. Or comme le bureau de Greg était sur son chemin, il était décidé à lui rendre visite, pour la première fois en huit ans il allait rentrer dans son univers, se moquant bien de son avis sur la question. Deux cafés à la main, il s’était infiltré dans les lieux, déambulant dans les couloirs, il ne lui fallu pas longtemps pour se retrouver face à une porte portant en lettre capitale le nom de Gregory Lightman.

Habillé de sa veste en cuire, d’un pull échancré et d’un jean, il avait déposé le petit déjeuner sur le bureau. Il redressa le poignet pour vérifier l’heure. Peut-être avait-il du retard ? En attendant il c’était tourné vers la fenêtre en pensant à l’homme qui occupait sa vie. Sans lui il serait perdu, sans lui il perdrait pied, son premier véritable amour. Il aimerait tellement s’afficher, montrer à tout le monde avec quel homme merveilleux il était. Des débats sur la question, avec un goût amer d’abandon en guise de conclusion. Une réconciliation rythmée sur l’oreiller et toujours la même routine. De quoi avait-il peur ? Le monde était en marche pour l’acceptation, une autre vision de la tolérance, dans l’uniformisation des genres. Ca n’était pas en se cachant qu’on évitait le danger.

Le journaliste était plongé dans ses pensées, s’imaginant encore à cinquante ans pouvoir fonder une famille. Il ne c’était jamais préoccupé de ce concept, étant toujours à droite à gauche pour des combats, s’investissant dans le bénévolat et sa vie professionnelle. Il ne regrettait rien, pourtant rien n’empêchait le rêve. Le grincement d’une porte dans son porte fit envoler ses pensées, il ne bougea pas, appréhendant sa réaction….

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Terry avaut eut l’audace de rendre visite à Gregory sur son lieu de travail. Il ne savait pas comment il le prendrait. Il se retourna le voyant entrer dans son bureau pour se vêtir de sa belle blouse blanche et c’est à ce moment que Gregory sursauta, un sourire s’esquissa sur ses lèvres. Le journaliste ne pu se retenir de détailler son compagnon, le voir en blouse le rendait encore plus attirant qu’à l’accoutumée. Il eut un petit rire moqueur en le voyant sursauter, son homme s’avança vers lui pour l’embrasser, baiser auquel il répondit, un peu rapide. Ce qui l’avait toujours étonné c’était que Gregory le surplombe de quelques centimètres. « Oui oui tout va bien ! » Ses doigts se mêlèrent à ses cheveux et il frissonna de ce contact. Cette barbe de quelques jours, sur ce visage aux yeux clairs, et de nouveau ses lèvres allèrent à la rencontre des siennes, avant de pouvoir répondre à sa seconde question. « Depuis quelques minutes ! »

Il s’avança vers lui, déposa une main sur sa hanche se rapprochant de cet homme, pour le moment aucune incrimination de sa part par sa présence dans son bureau. Avec douceur il l’amena contre lui, pressant son corps contre le siens. Il se sentait en sécurité en sa présence, dans ses bras tous ses soucis s’évaporaient. Parfois il s’imaginait vivre avec lui, depuis huit ans à part être parti en vacances ensemble, ils aimeraient tellement cohabiter avec Gregory. Prendre leurs habitudes ensemble, rentrer le soir et le savoir avec lui. Parfois il avait cette émotion égoïste de ne plus vouloir le partager avec quiconque. Et ça lui pesait sur les épaules, réprimant sa volonté de lui en parler. Il approcha ses lèvres de sa joue pour y déposer un baiser. « J’ai travaillé toute la nuit et je venais te déposer un café avant de rentrer me reposer un peu ! » Éplucher des dossiers d’assurance toute la nuit n’avait pas été une réelle passion mais pour bien faire son métier.

En émoi de le voir en blouse blanche prêt à faire son métier de médecin, il frotta le bout de son nez contre le siens. « J’aurais presque envie de simuler une petite fièvre afin que tu m’auscultes ! » C’était osé, il s’en moquait, sur la question de l’intimité, Terry avait l’esprit particulièrement ouvert. Même si en arrivant dans ce bureau, ça n’était pas sa volonté première, il avait envie de découvrir le lieu de travail de son petit ami.

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Pour le moment Gregory n’avait eut aucune réaction déplaisante quant à sa présence dans son bureau. Tous deux s’embrassaient et s’enlaçaient comme deux adolescents dont les hormones seraient en ébullition. Le café n’était qu’un prétexte, il avait ce besoin d’assouvir sa curiosité, en huit ans il ne savait toujours pas où travaillait Greg et c’était pour lui important de le découvrir. Gregory pouvait passer à son bureau quand il en avait envie, il connaissait même ses amis. Lui restait dans l’ombre, il fallait sauver les apparences constamment. Sur quel type d’article il travaillait ? Il restait toujours un peu flou sur son travail jusqu’à la sortie réelle noir sur blanc de son écriture. « Une histoire d’escroquerie, d’assurance et de personnes lésées ! » L’investissement de Terry était si grand dans son métier, qu’il n’hésitait pas parfois à se mettre en danger, si un article pouvait dénoncer un fait et intéresser la communauté New Yorkaise. Parfois il se demandait si c’était assez, si les gens réagissaient vraiment à ce qu’ils pouvaient lire dans la presse.

Il lui proposait de sortir, ca c’était un des avantages, il pouvait être en sa présence pour un restaurant, tant qu’aucune démonstration de tendresse n’était réalisé en public. Ca faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eut un petit tête à tête tous les deux. « Tu es horrible, je vais devoir attendre jusque ce soir pour profiter de mon médecin ! » Et il devait bien admettre que son compagnon était très attirant, il eut une image assez alléchante de son petit ami avec uniquement la blouse sur les épaules et rien d’autre. « Sushi ? » Ca faisait longtemps qu’il n’avait pas mangé un peu de poisson cru.

Un nouveau baiser, cette fois il remonta sa main sur sa nuque pour prolonger cet instant, le rendant un brin plus fougueux. L’entendre lui dire qu’il l’aimait lui réchauffait le cœur, il le croyait et c’était pour ça qu’il restait encore. « Moi aussi je t’aime Gregory Ligthman ! » La proposition d’une visite guidée pourrait être agréable. « Certainement je serais ravis ! Au risque qu’il y ait des morts ! » Il plaisantait, retarder une consultation chez le médecin n’allait pas mettre en péril grand monde. « Tu n’as pas peur que l’on nous voit ensemble ? » Il ne pu se retenir de le demander, Gregory tenait tellement à son secret.

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Terry pouvait très bien travailler sur la mafia, ou sur les trafiques d’armes, mais ça n’était pas sa came. Mais il pouvait l’envisager, le jour où ça arriverait, il n’en parlerait pas à Gregory même s’il aimait guère lui mentir. « Non non rien de ça ! » Ce qui ne voulait pas dire qu’il ne pourrait pas être en danger malgré tout. Terry aurait bien aimé faire l’amour avec ce beau médecin, maintenant, durant une auscultation. Tout simplement car ça n’était pas calculé, pas voulu, c’était inné, que son compagnon était sexy et que le fait de se faire surprendre rajoutait cette étincelle de vertu. Savoir que Greg pouvait se refuser à lui, en soit il ne disait rien, c’était ainsi. Ca serait donc reporté à ce soir, après un restaurant, tout serait planifié afin que personne ne puisse dire jusqu’à que la porte ne se referme derrière eux, qu’il y ait possibilité qu’il soit ensemble. Et encore une fois il encaissa. « Ca sera parfait ! »

Jusqu’où les sentiments pouvaient mener, que pouvait-on faire pour l’homme aimé ? Une visite guidée semblait se profiler, et pourtant il était là. Il était prêt à le suivre en sachant très bien quel statut il aurait à ses cotés, celui d’un simple ami journaliste venu dans les parages. Pourtant il objecta, était-ce la fatigue ? Il s’écarta de Gregory. Se dégageant de ses bras et de ses baisers, une colère sourde, impulsive s’infiltrait en lui, prenant possession de son esprit. La naissance du centre, son nom, il retenait bien ce qu’il lui disait. « C’est donc ça Greg ce que je serais aux yeux du monde jusqu’à la mort….un ami ! » Son mariage avec Sarah, cette couverture que lui subissait depuis huit ans, huit ans sans projet, autre que celui de l’aimer, sans concession, devant se faire à l’idée qu’ils ne vivaient pas ensemble.

Son poing se serra prenant de la distance avec cet homme, pas de pleurs, pas de critiques, simplement des constatations cruelles. « Je ne veux pas visiter ce centre comme un ami, je suis ton mec bon sang ! Ton mec….tu as peur de quoi ? Qu’on te lance des pierres, de tout perdre ? » Terry avait toujours vécu à travers ses convictions, celles de s’assumer, ne pas se laisser dicter sa loi par quelqu’un d’autre. Il était fidèle à Greg, il ne poserait jamais les yeux sur un autre homme, car c’était une évidence.

« Un jour, c’est moi que tu risques de perdre ! Pas ta clientèle, pas ta réputation ! Je ne serais plus là….je peux encore attendre mais j’ai envie de me réveiller à mes cotés tous les matins, envie de te tenir la main dans la rue, de t’embrasser quand j’en aie envie ! Ca n’était pas sain Gregory notre relation ! » Il vivait caché depuis trop longtemps, dans le confort d’un secret qui le détruisait peu à peu, lui comme Gregory.