“I say let the world go to hell, but I should always have my tea.” ― Fyodor Dostoyevsky

Tea time
Ft.Calliope Hamilton

La semaine avait été difficile. Il s'était disputé avec Terry qui en avait marre d'attendre. Gregory ne pouvait pas vraiment le blâmer. Ils étaient ensemble depuis huit ans et il était toujours marié à sa femme. Qui pouvait accepter un truc pareil ? La situation était usante pour lui aussi. Il était fatigué de se retrouver dans cet espèce d'entre deux. Sarah était sa meilleure amie, ils avaient deux enfants ensemble. Il ne lui avait jamais menti. Elle avait toujours su qu'il était gay. Ils s'étaient tous les deux mariés pour leurs familles. A l'époque c'était la meilleure décision à prendre. Il aurait été un paria s'il avait assumé son homosexualité. Il n'aurait jamais pu exercé la médecine ou du moins pas comme il l'aurait voulu. Le mariage était la sage décision à l'époque mais les choses avaient changé aujourd'hui. Il n'était même plus illégal pour lui d'épouser un homme. Sarah et lui se retrouvaient emprisonné dans ce mariage qui leur convenait quand même. Il n'y avait pas que des inconvénients. Ils avaient une routine. Ils adoraient se parler pendant des heures. Elle était sa confidente et il était le sien. Il avait aussi Scar qui vivait toujours chez eux. Se séparer était compliqué mais l'idée de perdre Terry lui était insupportable. Il ne savait pas quoi faire et ce n'était pas ses seuls soucis. Il y avait aussi ses deux enfants qui étaient une source d'inquiétude permanente. Il était content de pouvoir faire une pause. Il avait choisi Alice's tea cup parce qu'il adorait le décor presque féérique. Il avait lu le roman de Lewis Carroll quand il avait une quinzaine d'année. Il avait détesté, ce n'est que bien plus tard qu'il avait su l'apprécié. La déco rappelait à merveille Alice aux pays des merveilles et leur thé était délicieux. Il espérait que son ami aux origines anglaise trouverait aussi. Ils s'étaient rencontré par l'intermédiaire de Scar. Gregory avait apprécié l'accent, l'humour et l'intelligence de cet homme qui était alors son professeur. Il espérait que lui parler aiderait à y voir plus clair dans sa vie. Il arriva le premier et s'installa à une table. Il consulta leur nouvelle carte avant l'arrivée de son ami. Il se leva dès qu'il l’aperçut.

Good Sir, comment est ce que ça va ?

Gregory & Calliope

tea time

Tu soupiras en regardant ta montre. C’était bientôt la fin de ton quart de travail et tu allais devoir prendre le métro pour te rendre au Alice’s tea cup pour rejoindre Gregory. Rendez-vous qui était à l’ordre du jour depuis quelques jours déjà. Greg était le père de Scar, une de tes anciennes élèves. Ce sont de ces personnes que tu avais croisé lors de ton parcours de prof avec qui tu gardais contact. C’était un homme très cultivé et qui avec qui tu pouvais avoir de belles conversations. C’était aussi un très bon ami avec qui tu avais de bonnes affinités. Vous vous entendiez bien. Malgré le fait que tu n’étais pas allé souvent en Angleterre, tu avais l’accent. Incroyable de penser que tu venais de Chicago, mais ta mère était anglaise et tu avais gardé sa façon de parler, étrangement. Tout le monde pensait que tu venais vraiment de ce pays d’Europe alors que tu étais un Américain, pourtant. Mais c’était très amusant, tu étais heureux de voir que ça pouvait avoir un certain charme. Avec ces rencontres dans un salon de thé, tu te sentais toujours un peu plus près de tes origines anglaises. Comme Greg venait aussi d’Angleterre, c’était deux pour le prix d’un. Tu n’étais pas souvent allé là-bas, mais tu t’y connaissais tout de même grâce à ta mère et de ses origines qui avaient sûrement séduites ton père. Oui, tu avais une idée que c’était surtout ça qui l’avait séduit (a)

Bref, tu quittas le travail pour aller prendre ton métro à toute allure. New York pouvait être un casse-tête pour le transport en commun. Tu avais une idée à quelle heure passait le métro, mais tu te dépêchas et tu entras juste à temps. Pendant le trajet, tu essayas de décompresser. Bon sang, tu avais hâte de voir la semaine de relâche de ces pauvres étudiants en détresse. Certains passaient parfois du début à la fin de la journée pour étudier ou pour travailler. C’était très intense comme période. Tu ne pouvais t’empêcher d’avoir un peu d’empathie pour eux, comme tu étais également passé par-là. Une fois arrivé à la bonne station, tu descendis et tu regardas à nouveau ta montre. Lorsque tu respiras l’air frais à nouveau, tu pris davantage ton temps. Tu avais même quelques minutes d’avance. Pas la peine de se presser donc. Une fois dans le coin du salon, tu pris le tournant pour aller rejoindre ton ami, qui était déjà arrivé. Tu lui souris à ton tour. « Sir, quel plaisir de vous revoir. » lui dis-tu, tout en lui donnant une tape sur l’épaule. Tu le rejoignis à sa table avant de regarder la carte à ton tour et de répondre à sa question. « Oh, c’est la folie à la bibliothèque pour les étudiants, mais sinon, tout va bien. Et toi ? Comment vas-tu ? »

Tea time
Ft.Calliope Hamilton

Sa vie était compliquée mais il ne se souvenait pas d'un jour où ça n'avait pas été le cas. Il était un anglais à New York, un homosexuel dans une famille croyante et conservative. Il supposait qu'il ne devrait pas se plaindre. Des milliers et des milliers de personnes avaient une vie plus compliquée que la sienne. Il avait une bonne situation économique, un bon travail. Il vivait dans un quartier charmant dans le sud de Manhattan. Il était clairement quelqu'un de privilégier. Il avait de quoi vivre heureux et il l'était souvent, parfois. Il avait juste un don pour rendre les choses plus difficiles qu'elles ne l'étaient. Il avait un don pour dramatiser une situation qui n'avait pas à l'être. Par exemple, le mariage pour tous était reconnu dans tous les états des Etats Unis depuis 2015, il pourrait cesser de vivre caché et épouser l'homme qu'il aimait. Mais non ce serait trop simple alors il restait marié à sa femme qui était elle même en couple avec son coach sportif. Ensemble ils avaient eu deux enfants. Un jeune homme têtu qui était devenu pompier et refusait de rester à l'hôpital alors même qu'il était sévèrement brûlé. Et une fille qui était aujourd'hui ado. Une fille qui attirait les problèmes comme un aimant en buvant trop et en faisant dieu sait quoi avec des "amis" peu fréquentable. Il retrouvait justement quelqu'un qui la connaissait bien aujourd'hui. Il s’agissait de Calliope, un de ses ancien professeur. Ils avaient gardé le contact d'abord parce que comme lui il possédait un accent anglais mais aussi parce qu'il était très cultivé, toujours très intéressant. Les deux hommes se retrouvèrent dans un salon de thé. Greg arriva le premier et fût rejoint assez rapidement par son ami. Gregory sourit immédiatement au son de l'accent qui lui était si cher.

Ça fait trop longtemps.

Gregory prit de ses nouvelles. Calliope avait beaucoup de travail. Quand il lui retourna la question, Gregory haussa les épaules.

Ça va. Quelques soucis avec les enfants mais ça va. Scar est dans une période compliquée. C'est de son âge j'imagine. Tu dois bien connaitre tout ça.

Contenu sponsorisé

» in a world full of trends; i want to remain a classic (lani)